Pierce ne renonce pas

Victime, jeudi soir à Linz, d'une déchirure, voire d'une rupture, du ligament croisé antérieur du genou gauche à Linz, Mary Pierce n'a pas l'intention de prendre sa retraite comme on aurait pu le craindre. Malgré une longue indisponibilité estimée à six mois, la lauréate de Roland-Garros en 2000 juge que l'heure n'est pas encore venue, à bientôt 32 ans, de se retirer des courts. Et même si elle sait que les semaines à venir vont être difficiles, elle compte revenir au plus vite au plus haut niveau, avec pour objectif premier les JO de Pékin en 2008.

C'est dommage, je commençais à bien rejouer. Mais il y a des choses pires dans la vie." C'est par ces mots que Mary Pierce résume à nos confrères de L'Equipe ses premiers sentiments au lendemain de sa terrible blessure au genou gauche survenue face à Vera Zvonareva au deuxième tour du tournoi de Linz. Fataliste, mais philosophe, la Française, qui n'a "jamais eu aussi mal de toute sa vie", sait désormais à quoi s'en tenir. Une telle blessure, déchirure, voire rupture, du ligament croisé antérieur du genou gauche, va la contraindre à une indisponibilité de six mois. Et sans doute du double pour retrouver toutes ses sensations, notamment au niveau du déplacement.

Un an donc. C'est long. D'autant plus que lorsque l'on a déjà passé la trentaine, chaque saison peut ressembler à la dernière. Dans l'entourage de la joueuse, peu doutait pourtant sur sa capacité à rebondir. "Si Mary va continuer ? Ah oui, bien sûr !, certifiait Xavier Moreau, son préparateur physique. Elle jouera jusqu'à ce que son corps n'en puisse plus..." Des dires qui en disent long sur la motivation de la championne. D'ailleurs, l'actuelle 29e joueuse mondiale abonde dans ce sens.

Déterminée

"Je sens que ce n'est pas le moment d'arrêter. Et tant que je ressens ça, je vais me donner à fond. C'est la première fois que je me blesse comme ça et je sais que c'est une grand épreuve qui s'annonce pour moi, prévient-elle. Avec ma blessure au pied (survenue en février 2006, Ndlr), j'ai dû m'arrêter six mois, mais là, ce n'est pas pareil. Je sais que ça va être dur avec plusieurs mois à devoir composer avec la douleur. Mais il y a forcément une raison pour laquelle cela m'est arrivé. Ça va me rendre plus forte." Guidée par sa foi inébranlable, celle qui au mois de juin 2000 remportait Roland-Garros, dix-sept années après le sacre de Yannick Noah, semble prête à tout pour revivre de tels instants d'émotion.

Elle a déjà prouvé tout au long de sa carrière qu'elle était capable de fabuleux come-back. Sa saison 2005 ponctuée de trois grandes finales (Roland-Garros, US Open et Masters) le démontrent. Gênée depuis le mois de février par de multiples pépins physiques (inflammation tendineuse et osseuse au pied droit, douleurs aux adducteurs), sa blessure au genou vient achever cette série noire. 2006 et 2007, au moins en grande partie, seront à oublier. Mais comme la Française s'était fixée depuis un moment les Jeux de Pékin comme principal objectif, souhaitons lui que 2008 marque l'apothéose de sa grande carrière.