Impressionnants en défense à l’image d’un Thierry Omeyer monstrueux, les Bleus n’ont fait qu’une bouchée (33-19) de malheureux Slovènes ce jeudi. La désillusion islandaise semble bien oubliée pour la France avant d’affronter l’Allemagne samedi.
Par Cédric Callier
La fessée infligée par les Islandais en partie digérée après le beau succès obtenu contre la Pologne mercredi (31-22), l’équipe de France se devait de confirmer ce jeudi, dans la Westfalen de Halle, face à la Slovénie. Une victoire obligatoire pour les Bleus s’ils ne voulaient pas voir l’Allemagne, la Pologne, l’Islande et la Slovénie parader avec quatre points en tête de ce groupe 1. Surtout qu’en face, les Français retrouvaient une formation slovène certes surprenante au premier tour contre la Tunisie (34-27), mais qui avait montré la veille contre l’Allemagne (défaite 29-35) un certain nombre de faiblesses (défense poreuse et mental friable notamment) que Karabatic et consorts se devaient de rendre rédhibitoires. Des faiblesses que les Tricolores connaissaient qui plus est depuis le dernier affrontement entre les deux nations, qui s’était soldé par un succès des hommes de Claude Onesta lors de l’Euro en Suisse (34-30), au terme d’un match longtemps accroché. Un scénario qui se reproduisait lors de dix premières minutes où le malheureux Daniel Narcisse touchait du bois à trois reprises ! Du coup, la Slovénie en profitait pour prendre provisoirement le commandement des opérations sur un missile de Rutenka, danger numéro 1 du camp adverse (2-3, 5e).
Omeyer se régale
Mais très vite, ce manque de réussite allait disparaitre et les Bleus oubliaient leurs hésitations de la veille contre la Pologne pour prendre l’ascendant sur les Slovènes. A commencer par un Thierry Omeyer impérial, dont les multiples arrêts offraient de belles possibilités de contre-attaques aux mobylettes Guigou et Abalo. Et comme Narcisse réglait la mire à 9 mètres, l’écart allait crescendo (6-3 à la 11e, 13-8 dix minutes plus tard). Les joueurs de Kamenica cherchaient de manière trop systématique leur pivot et hormis le futur Chambérien Natek, rien ne semblait devoir troubler la quiétude tricolore. A tel point que Claude Onesta ne procédait pas au moindre changement en attaque lors de cette première période, la base arrière Narcisse-Karabatic-Fernandez faisant preuve d’une belle efficacité au tir pour donner un avantage de 8 longueurs à la France au moment de regagner les vestiaires après une nouvelle parade d’Omeyer (18-10). Et dès la reprise, les Bleus enfonçaient le clou avec un Guigou diabolique sur montée de balle et un Abalo itou. Il fallait alors un but sur l’aile de Bremen pour mettre fin à un 5-0 à cheval sur les deux périodes (21-11, 34e).
Onesta fait enfin tourner
Dès lors, le succès des Français ne faisait plus l’ombre d’un doute, mais après la catastrophe islandaise, personne ne voulait rien lâcher dans le camp tricolore. A l’image d’un Dinart qui s’offrait son premier but dans ce Mondial sur une contre-attaque (23-11, 37e). Ou d’Omeyer, désireux de faire oublier son mauvais match contre les Scandinaves et qui repoussait toutes les tentatives slovènes, qu’il s’agisse d’un penalty ou d’un tir à 6 mètres. La tête sous l’eau, les coéquipiers de Rutenka perdaient les pédales et offraient des ballons faciles à un Guigou qui n’en demandait pas tant (25-12, 41e). La punition prenait forme, surtout lorsque Karabatic délivrait une passe dans le dos magique pour Kempé, qui y allait aussi de sa contribution à la place d’un Bertrand Gille étonnamment hors du coup (27-13, 46e). Mais le pivot d’Hambourg, énorme depuis le début de ce Mondial, pouvait se permettre cette petite coupure de courant tandis qu’Onesta lançait enfin ses remplaçants en nombre. Girault en profitait pour signer deux buts d’affilée, tandis que Ploquin jouait au Omeyer dans son but en écœurant définitivement des Slovènes qui faisaient peine à voir en cette seconde période où ils n’ont inscrit que 9 petits buts, dont la moitié lors des cinq dernières minutes lorsque les Tricolores desserraient un peu l’étau pour s’imposer au final de 14 buts (33-19). Un écart impressionnant, qui place la France en tête de son groupe avant de défier l’Allemagne chez elle samedi. Qui a dit le scénario idéal ?
Résultats du groupe 1
Allemagne - Tunisie 35-28
Islande-Pologne 33-35
France-Slovénie 33-19
Le classement du groupe 1
1. France 2 pts (+15)
2. Islande 4 pts (+12)
3. Allemagne 4 pts (+11)
4. Pologne 4 pts (-5)
5. Slovénie 2 pts (-13)
6. Tunisie 0 pt (-20)
Résultats du groupe 2
Russie - République tchèque 30-26
Croatie – Hongrie 25-18
Danemark – Espagne 27-23
Le classement du groupe 2
1. Croatie 6 pts (+14)
2. Espagne 4 pts (+6)
3. Hongrie 4 pts (-3)
4. Danemark 2 pt (+1)
5. Russie 2 pts (-5)
6. République tchèque 0 pt (-13)